A l’occasion de la 8ème Journée mondiale de l’AVC qui alieu le 29 octobre 2010, la SociétéFrançaise Neuro Vasculaire, l’ensemble du corps médicalet le ministère de la Santé se mobilisent pour alerter lapopulation sur les symptômes d’alerte et les comportementsà adopter pour prévenir les séquelles.
Chaque année en France, près de 150 000 personnessont victimes d’un accident vasculairecérébral (AVC). Un quart des AVC surviennent chezles moins de 65 ans, et plus de la moitié chez lespersonnes de 75 ans et plus. Première cause de handicapde l’adulte en France, l’AVC est également la premièrecause de décès chez les femmes et la seconde cause dedémence après la maladie d’Alzheimer. Sa prévalencepourrait considérablement augmenter d’ici 2020,parallèlement au vieillissement de la population.
150 000 victimes d’AVC par anL’accident vasculaire cérébral est lié, comme sonnom l’indique, à un problème aigu survenant au niveaud’un vaisseau cérébral. On distingue deux typesd’AVC :– AVC ischémique : dans la majeure partie des cas(environ 80 %), l’AVC est dû à l’obstruction par uncaillot (provenant d’une
embolie ou lié à une plaque d’
athérome) d’une artère du cerveau ;– AVC hémorragique : dans à peu près20 % des cas, l’AVC est provoqué par la rupture desparois d’une artère qui est déjà anormale,gonflée (malformation,
anévrisme), sous la pression (
hypertension artérielle) ou suite àun traumatisme.
Les facteurs de risque sont en partie ceux de toutes les maladiescardiovasculaires (hypertension artérielle,
diabète,
tabagisme, mauvaise alimentation,sédentarité,
hypercholestérolémie chronique,troubles de la coagulation, etc.). Tous sont accessibles à laprévention.
En termes de handicap, plus de 225 000 personnes sontclassées de façon permanente en affection de longuedurée “accident vasculaire cérébral invalidant“ parle régime général de l’assurance maladie. Le poidsfinancier pour l’assurance maladie et la société est parconséquent considérable, atteignant environ8,3 milliards d’euros par an (5,9 milliards pour lesecteur de soins, et 2,4 milliards d’euros pour le secteurmédico-social)(1).
AVC : “Agir Vite pour le Cerveau“En cas d’accident vasculaire cérébral,
chaque minute compte. La SociétéFrançaise Neuro Vasculaire (SFNV) propose même unmoyen mnémotechnique simple pour s’en souvenir : “AgirVite pour le Cerveau“. Or, bien que brutale, la survenue d’un AVCest toujours précédée de
signes avant-coureurs, dont les 3 plusfréquents sont :– la survenue brutale d’une faiblesse d’un côté ducorps– des difficultés soudaines à parler ou àcomprendre
– une diminution très brutale de la vision d’unoeil
Ceux-ci restent malheureusement méconnus du grand public.Depuis plusieurs années, les sociétés savantes(SFNV, Samu de France, SFMU) poursuivent leur missiond’éducation de la population au repérage précoce deces 3 symptômes majeurs de l’AVC. Elles rappellent tout aussirégulièrement le réflexe à adopter enprésence d’une personne victime d’AVC : composerimmédiatement le 15. C’est le seul moyen d’assurer une priseen charge suffisamment précoce dans une unité de soinsspécialisés, qui limitera le risque de séquelles etde décès.
Aujourd’hui, seuls 20 % de l’ensemble des patients victimesd’AVC sont hospitalisés en unitésneurovasculaires (UNV), des structures qui traitent plus de300 AVC par an. Une proportion qui varie considérablementselon les régions (de 8 et 33 %), dénotant uneimportante inégalité régionale. Par ailleurs, seuls1 % des patients bénéficient actuellement d’une
thrombolyse, alors qu’ils pourraient êtreau moins 15 % (1). Ce traitement est trop rare en France,principalement par dépassement des délais en raison d’unemauvaise information des patients et d’une mauvaise organisation dela filière.
Le plan AVC 2010-2014 vise à réduire lafréquence et la gravité des séquelles
Il existe donc un problème important d’accès de lamajorité des patients à ces soins de qualité, quis’ajoute aux inégalités sociales en santé, selon leconstat dressé par le comité de pilotage sur les AVCdans un rapport remis à Roselyne Bachelot, et sur lequel elles’est appuyée pour réaliser son plan d’actionsinterministériel intitulé “accidents vasculairescérébraux 2010-2014“ (2). Présenté enavril dernier, ce plan (dont le coût s’élève à134 M€) décline la stratégie d’actionsrelatives à la prévention, la formation, l’organisationdes prises en charge et la recherche dans le domaine des AVC pourles années à venir.
L’objectif affiché est de réduire la fréquence et lagravité des séquelles liées aux AVC, enaméliorant à la fois la prévention et la prise encharge. S’agissant de la prévention, ce plan insiste surl’information nécessaire de la population, via des campagnesd’affichage et radiodiffusées sur la reconnaissance des signesde l’AVC et la conduite à tenir. Il est par ailleursprévu que collégiens et lycéensbénéficient d’une formation au sein de leursétablissements scolaires.
L’amélioration de la prise en charge repose essentiellementsur la création de 55 UNV d’ici à 2011, ce quiporterait le total de ces structures spécialiséesà 140. Il est préconisé aussi dedévelopper des programmes de
télémédecine, permettant auxhôpitaux, moins à la pointe dans ce domaine, d’êtreen contact avec des neurologues spécialisés pour lire enurgence des scanners, IRM, etc. Enfin, le ministère de lasanté souhaite accélérer la formation du personnelsoignant et donner une impulsion à la recherche sur l’AVC.
Amélie Pelletier
Sources :(1) Rapport du comité de pilotage sur les AVC , juin 2009,
téléchargeable en ligne(2) Plan national d’actions “accidents vasculairescérébraux 2010-2014“, avril 2010,
téléchargeable en ligneCommuniqué de presse conjoint de la SociétéFrançaise Neuro Vasculaire, du ministère de la Santéet de France AVC (Association d’aide aux victimes d’AVC),octobre 2010