Une étude américaine menée par une équipe de l’Université de Columbia se penche sur le lien possible entre la prise d’antidépresseurs ISRS pendant la grossesse et l’apparition de troubles du langage et de l’apprentissage.
L'étude s'est appuyée sur un échantillon de 845.345 naissances simples ayant eu lieu entre 1996 et 2010.
Une vaste étude conduite sur 845 345 naissancesPeu d’études sont consacrées à ce sujet et pourtant, la prise d’
antidépresseurs de type inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) est devenue relativement courante pendant la grossesse. Ces inhibiteurs (dont les plus connus sont la fluoxetine, le citalopram, la paroxetine, sertraline, fluvoxamine et l’escitalopram) sont absorbés par le placenta et pénètrent la circulation foetale. Pour étudier leurs effets sur le développement des bébés, l’équipe s’est appuyée sur un large échantillon de 845.345 naissances simples ayant eu lieu entre 1996 et 2010 et tirées des registres finlandais.Les enfants ont été divisés en 3 groupes distincts.
- 15.596 naissances entrent dans le groupe des bébés “exposés”, dont les mères se sont vues prescrire des ISRS une ou plusieurs fois pendant la grossesse.
- 9.537 se placent dans le groupe des “sans médicaments”. Leurs mères se sont vues diagnostiquer un trouble psychiatrique un an avant la grossesse ou pendant celle-ci mais ne se sont pas procuré d’ISRS.
- Enfin, 31.207 bébés se classent dans le groupe des “non exposés”, dont les mères ne souffrent pas de troubles et n’ont jamais pris d’antidépresseurs.
L’exposition aux ISRS étant plus grande chez les mères ayant effectué plus d’un achat d’ISRS pendant la grossesse, l’équipe a également étudié comment deux prescriptions d’ISRS ou plus pouvaient affecter le risque de troubles de la parole/du langage. “À notre connaissance, cette étude est la première à examiner la relation entre la consommation d’antidépresseurs pendant la grossesse et les troubles du langage et les troubles moteurs chez les enfants. L’étude a bénéficié d’un grand échantillon de population et a pu suivre les enfants au-delà de 3 ans” a déclaré Alan Brown , principal auteur.Plus de troubles du langage chez les bébés des femmes ayant pris des antidépresseursSelon les chercheurs, chez les enfants nés de mères ayant fait renouveler leur ordonnance au moins deux fois pendant la grossesse, le risque de développer un trouble du langage/ de la parole est 37% plus élevé que chez ceux nés de mères souffrant de dépression ou de troubles psychiatriques et qui n’ont pas été soignées aux antidépresseurs – dans ce groupe, le risque reste toutefois élevé. A l’inverse, aucun lien entre l’exposition maternelle à ces médicaments et de possibles troubles moteurs ou les performances académiques n’a été trouvé.Si la prescription d’antidépresseurs ne conduit pas systématiquement à leur consommation, un renouvellement de l’ordonnance semble un indicateur plus fiable. De plus, de précédentes études ont démontré des corrélations entre les données issues des registres d’ordonnances et les déclarations d’usage d’antidépresseurs par les patients.Alan Brown, l’un des auteurs de l’étude, a noté que celle-ci pouvait se targuer de nombreux points forts, notamment l’importance de l’échantillon de naissances étudié, les données relatives aux prescriptions d’ISRS pendant la grossesse et la prise en considération des mères atteintes de
dépression mais ne prenant pas d’antidépresseurs. Le chercheur ajoute toutefois que la sévérité de la dépression maternelle pourrait aussi bien être à l’origine du phénomène. Des recherches plus approfondies sont donc nécessaires.Click Here: camiseta rosario central