Maladies mentales : il est urgent de les prévenir

Mal connues et mal perçues, les maladies mentales sont pourtant fréquentes, chroniques et handicapantes. Outre l’importance du diagnostic et de la prise en charge, la fondation

FondaMental alerte le public, les professionnels et les autorités de santé sur l’urgence de leur prévention, possible à plusieurs niveaux.

Selon la Fondation FondaMental, il est urgent de prévenir les maladies mentales.

Un Français sur 5 concerné mais des idées reçues persistentSelon un sondage IPSOS réalisé en avril 2014 et rendu public aujourd’hui, les maladies mentales toucheraient en France une personne sur cinq au cours de leur vie. Mais les pathologies psychiatriques restent méconnues du public et leur perception, même si elle s’est améliorée depuis un sondage réalisé par le même institut en 2009, a peu évolué.58 % des Français se disent concernés de près ou de loin par les maladies mentales dont 13 % personnellement (+8 % par rapport à 2009). Dans le même temps, une méconnaissance, des craintes et idées reçues ressortent de cette étude. Bien que 56 % des répondants citent la

schizophrénie, 26 % les

troubles bipolaires et 18 % la

dépression parmi les maladies mentales, près de la moitié les associent aux maladies neurologiques comme la maladie d’

Alzheimer ou la

maladie de Parkinson. Certains citent même la

trisomie 21 comme étant une maladie mentale.Concernant les idées reçues et les craintes, 74 % des personnes interrogées considèrent les malades mentaux comme dangereux, plus de la moitié considèrent qu’ils doivent être assistés dans leur vie quotidienne et environ 50 % déclarent qu’ils seraient gênés de vivre sous le même toit qu’une personne atteinte de troubles mentaux.Un besoin d’information manifeste, surtout en matière de préventionMalgré tout, près de 9 Français sur 10 déclarent ne pas se sentir assez informés sur les moyens de prévenir les maladies mentales, alors que 70 % se sentent peu ou pas informés sur les structures disponibles en cas de troubles mentaux, 55 % peu informés sur qui consulter et 78 % peu ou pas informés sur les traitements existants. Pour Leila Idtaleb du département médical d’IPSOS, “ces résultats montrent qu’il existe un paradoxe manifeste car les Français se sentent concernés mais sont peu informés“.

Le Pr Marion Leboyer, responsable du Pôle psychiatrie et addictologie des Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor à Créteil et directrice de la fondation FondaMental, précise que, bien que l’image des maladies mentales se soit un peu améliorée par rapport à l’étude de 2009, “tout reste à faire pour informer le grand public sur les facteurs de risque, les signaux d’alerte et les prises en charge disponibles“.Il est urgent de prévenirCes besoins d’information concernent tout particulièrement la prévention “qui est possible, efficace et rentable mais insuffisante en France“, ajoute le Pr Leboyer. A ce propos, le Pr Jean-Claude Etienne, Conseiller au Conseil économique social et environnemental (CECE) souligne que la prévention est un élément essentiel à considérer dans la lutte contre les maladies mentales “qui ne sont pas des maladies différentes des autres“. Pour lui, “malheureusement la prévention a été délaissée dans notre pays, y compris au niveau de la formation des professionnels de santé et cela malgré sa rentabilité économique par rapport au tout curatif“.Le Pr Leboyer insiste sur le fait que la fondation FondaMental en appelle à la mise en œuvre d’une politique volontariste qui aurait comme ambition  le renforcement de la prévention des maladies mentales à trois niveaux :- en prévention primaire, pour éviter le risque d’entrée dans la maladie en identifiant et en prévenant tous les facteurs de risque de trouble psychiatrique (facteurs de l’environnement comme infections, consommation de cannabis, isolement, etc. et facteurs génétiques) ;- en prévention secondaire afin de dépister et prendre en charge le plus tôt possible les maladies n’ayant pu être évitées ;- en prévention tertiaire, pour réduire les risques de rechutes et de handicap à plus long terme.Trois leviers sont à prendre en considération pour améliorer efficacement la prévention des maladies psychiatriques, selon le Pr Leboyer : destigmatiser les maladies mentales et informer le grand public et sur ce point, des grands besoins restent à combler ; promouvoir une psychiatrie spécialisée ; soutenir la recherche pour mieux diagnostiquer, mieux connaître les maladies et leur impact médical, économique et social et mieux comprendre les mécanismes à l’origine de ces maladies.Les Centres Experts FondaMental, des plateformes de diagnostic et de rechercheLa fondation FondaMental a mis en place des Centres Experts qui proposent des offres de soins dans le secteur de la santé mentale. Il s’agit de plateformes de diagnostic et de recherche spécialisées dont 24 sont actuellement opérationnelles en France. Ces centres assurent un dépistage précoce, un diagnostic personnalisé et une évaluation psychiatrique, somatique, sociale et cognitive qui permet le suivi du parcours de soins des patients atteints de troubles bipolaires, de schizophrénie, de

syndrome d’Asperger ou de dépression résistante. Ces centres comportent également des activités de recherche à différents niveaux pour connaître les facteurs de risque, les mécanismes, les biomarqueurs de ces maladies mentales afin, entre autres, d’identifier de nouvelles thérapeutiques, d’évaluer leur coût et l’efficacité de la prise en charge.Des moyens insuffisants, un appel aux donsLes Centres Experts FondaMental couvrent ainsi un très large éventail d’activités mais tous ne sont pas subventionnés. Résultat : dans la mesure où les Centres fonctionnent grâce à des dons faits à la fondation FondaMental, le soutien financier est chroniquement insuffisant. Pour cette raison, la fondation, par la voie du Pr Leboyer, réitère son appel aux dons afin de pouvoir continuer et d’élargir son travail et ainsi améliorer la prévention et la prise en charge des patients atteints de maladies mentales.Dr Jesus CardenasSource : Conférence de presse du 11 juin 2014 “La Fondation FondaMental souligne la méconnaissance des maladies mentales en France et alerte sur l’urgence de leur prévention“. Cette conférence a été organisée à la veille du colloque « Prévention en psychiatrie : les clés de l’efficacité » qui se tiendra à Paris, le 12 juin 2014. Le programme détaillé du colloque est disponible sur le site

www.colloque-preventionpsychiatrie.fr. Les débats de ce colloque seront diffusés en streaming sur le site de la fondation :

www.fondation-fondamental.org.Click Here: New Zealand rugby store

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