La vaginose est une infection vaginale qui touche de nombreuses femmes. Malgré les traitements efficaces, il est souvent difficile de s’en débarrasser définitivement. Et si la solution aux récidives se trouvait dans un tampon ?
On l’ignore souvent, mais le vagin est peuplé de nombreuses bactéries, vivant en parfaite harmonie. Parmi elles, les lactobacilles. En tapissant la muqueuse vaginale, ils la protègent des agents pathogènes, responsables d’infections génitales. Cette barrière naturelle, très fragile, peut être aisément dégradée sous l’influence de nombreux facteurs. Notamment au moment des règles qui, en modifiant le pH du vagin, rendent les lactobacilles particulièrement vulnérables. Des bactéries comme Gardnerella vaginalis en profitent alors pour coloniser le vagin et proliférer. C’est la vaginose !
La vaginose, une infection fréquente et récidivante
Touchant 20 à 30 % des femmes (1), la vaginose est une infection vaginale fréquente qui se caractérise par la présence, une fois sur deux, de pertes blanches nauséabondes. Le plus souvent bénigne, elle s’avère toutefois dangereuse chez la femme enceinte (accouchements prématurés, avortements…).
Bien sûr, il existe des traitements de référence (Flagyl®, Dalacine®), qui ont prouvé leur efficacité. Seul hic : “ils ne traitent que les symptômes et non le terrain, à l’origine de nombreuses récidives“ déplore le Dr Jean-Marc Bohbot, gynécologue à Paris.
Un tampon qui stoppe les récidives
L’utilisation pendant les règles de tampons Florgynal ® (2) pourrait permettre de venir à bout des récurrences. Son principe ? Ce tampon, imbibé de lactobacilles, réensemence la flore vaginale et la rééquilibre. Une étude (3) menée en double-aveugle sur 125 patientes atteintes, a ainsi montré l’intérêt d’associer cette solution naturelle aux traitements classiques.
En potentialisant les effets des antibiotiques, elle permet de doubler le taux de guérison (qui passe de 40 à 88 %). Tout comme un tampon classique, “les femmes doivent l’utiliser au moment des règles, pendant minimum 3 jours. Et réitérer l’opération sur 3 cycles consécutifs“ précise le Dr Bohbot. Un concept révolutionnaire ? Pas vraiment, selon le Pr. Jacques Lansac, gynécologue à Tours et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), qui s’amuse de cet effet de mode : “il y a 30 ans, on utilisait déjà de l’ultra-levure en complément des antibiotiques qui détruisaient la flore vaginale“.
Mieux prévenir que guérir
Attention, ces tampons n’ont rien d’anodin. Il est important de consulter un médecin pour établir un diagnostic précis. D’autant que devant toute infection vaginale récidivante, “il faut s’assurer de l’absence d’autres agents pathogènes“ appuie le Pr. Lansac. Occasion de rappeler que quelques bonnes pratiques suffisent à limiter le risque de récidives :
– Supprimez les toilettes vaginales agressives et utilisez un savon à pH neutre ;
– Vérifiez vos antibiotiques. Certains dits à “large spectre“ peuvent déséquilibrer la flore vaginale ;
– Sachez que le port d’un stérilet multiplie par 2,5 le risque de développer une vaginose !
Lise Bollot
1 – Obstet Gynecol, 2007;109:114-20 2 – Florgynal Tamponâ se décline en plusieurs tailles (normal et super). Il est vendu en pharmacie au prix de 10 la boîte de 12. 3 – Microbes and Infection 8, 2006; 1450-1454.